mercredi 3 décembre 2014

Wargame & Peinture - Reaper Miniatures - Mariel Twinspar, Female Pirate

 Yo-oh-oh, et une bouteille de rhum !

Abs m'a demandé de lui peindre une figurine de femme pirate. A l'origine, la demande était même plus précise que ça : elle voulait une femme chat pirate, mais j'en ai pas trouvé (curieusement).

Pour une femme pirate, et pour tout autre demande qui sort un peu de l'ordinaire en fait, il y a Reaper Miniatures, un fournisseur américain qui a une gamme très vaste et qui couvre de nombreux thèmes d'heroic fantasy et au delà.

C'est comme ça que j'ai trouvé la figurine de Mariel Twinspar et que je l'ai peinte pour l'offrir à Madame.

C'est la première fois que je peins une figurine Reaper faite dans une matière qu'ils appellent le "Bone". C'est ce matériau qui les distingue sur le marché, car il leur permet de proposer des figurines à un prix défiant toute concurrence : 2,2 $ US pour la pirate par exemple. Pour essayer de vous décrire la chose, je dirai que ça ressemble à la matière dans laquelle étaient faits les soldats en plastique vert de quand j'étais gamin.

Ce n'est donc pas vraiment un matériau de haute qualité mais il est bon marché : la question que je me posais, c'est qu'est-ce qu'on a pour ce prix là ? 

Déjà, la figurine représente un modèle sympa. Si on veut faire une femme pirate, on ne croule pas sous le choix. La gravure n'est par contre pas terrible : la figurine manque de finesse, soit au niveau des détails (on distingue mal les boucles de la ceinture ou des chaussures), soit au niveau des jonctions (la limite entre le col et le cou ou entre le bandeau et le visage).

Plus grave, l'épée de la figurine est incurvée et je n'ai pas réussi à la redresser, même en la passant sous l'eau chaude avant de tenter de lui imprimer une nouvelle forme.

Du coup, je dirais que le "bone" cumule les inconvénients du métal et du plastique : comme le métal, il arrive parfois déformée, mais comme le plastique, il est difficile de lui faire prendre une autre forme.

Le tableau n'est pas très positif mais tout n'est pas à jeter. Les traces de moule sont déjà très estompées : la figurine est en fait assez facile à préparer, d'autant qu'elle est déjà soclée ce qui arrangera ceux qui sont pressés mais n'handicapera pas les autres car un bon coup de cutter permet de la détacher. Le Bone semble aussi relativement poreux : le primaire accroche très bien dessus et la peinture ne devrait pas s'écailler facilement.

Mais le gros avantage reste financier et ça se comprend facilement au vu du segment de marché auquel s'adresse Reaper Miniatures.

En fait, cette figurine n'est pas du tout faite pour faire du wargame et encore moins pour faire de l'exposition. La cible de Reaper, ce sont les joueurs de jeu de rôle : leurs figurines sont plutôt faites dans une optique de parties de Donjons et Dragons où le MJ utiliserait des cases pour matérialiser le combat.

En me basant sur les webcomics que je lis, je constate que les joueurs anglo-saxons utilisent souvent des figurines lors de leurs parties de jeu de rôle et c'est pour ça que Reaper propose autant de figurines différentes : il y a de bonnes chances que n'importe qui puisse trouver une figurine qui ressemble à son personnage.

Mais pour un Maitre de jeu qui vient déjà de dépenser 120 € dans les trois bouquins de base de D&D, la perspective d'acheter des hordes de gobelins et de squelettes au prix fort peut rebuter. Du coup, avec un prix de 2 $ la figurine et un grand choix de modèles, même à une qualité moindre, l'offre de Reaper colle plutôt bien. Ils sont d'ailleurs les fournisseurs officiels de figurines de Paizo, l'éditeur de Pathfinder et ils font aussi des figurines de l'époque victorienne, sans doute pour l'appel de Cthulhu.

C'est aussi pour ça que Abs voulait que je lui peigne une femme chat pirate : c'est ce qu'elle joue à D&D 5.

J'ai donc primé mademoiselle avec une bombe de blanc Citadel. J'ai ensuite aérographé les parties marrons et les parties en blanc cassé. 

J'ai fortement mélangé le marron avec de l'acajou pour donner des reflets rouges aux bottes et au manteau. Pour le corsage, pour ne pas déborder, j'ai fait le blanc au pinceau mais j'ai repris l'aérographe pour faire l'ombrage.

Pour la suite des opérations, je ne suis pas sorti des sentiers battus, si ce n'est que j'ai voulu essayer de lui faire une chevelure blonde et que je ne suis pas entièrement satisfait du résultat. Il faut dire que les cheveux blonds, c'est en fait assez dure à représenter de façon réaliste : le jaune, ça fait plutôt un effet poussin et ça colle ça très bien.

J'ai tenté une base mélangeant le blond et le blanc cassé en éclaircissant avec de l'ajout de blanc au fur et à mesure. On voit à peu prêt ce que j'ai voulu faire, mais ça n'est pas aussi joli que je l'aurais voulu.

Je suis beaucoup plus satisfait du socle que j'ai fait avec de la ficelle de cuisine et une touillette en balsa. Je me suis inspiré d'une vidéo d'Eons of battle, deux adolescents américains qui bricolent des bases avec tout un tas de matériaux de récupération avec des résultats de qualité variable, mais parfois très biens et toujours très simples à réaliser. Ils avaient fait une vidéo pour imiter le pont d'un bateau alors j'ai récupéré ça à mon compte.

J'ai rayé les touillettes avec une pointe pour créer des aspérités sur le bois puis je les ai coupées et disposées pour faire des planches en laissant un petit espace entre elles. L'espace est important pour laisser un creux noir qui permettra de bien dessiner la forme du plancher.

Pour l'imitation de cordage, j'ai utilisé une ficelle de cuisine que j'ai trempée dans un mélange d'eau et de colle à bois avant de la poser sur le socle. 

La peinture a été une formalité : marron pour les planches, blanc cassé pour la corde puis j'ai tout trempé dans un lavis marron sombre pour salir et user le tout. J'ai fait un brossage à sec en couleur sable pour redessiner un peu les arrêtes et voilà un joli socle en très peu de temps.

Au final, malgré le manque de finesse de la gravure et la couleur des cheveux, je trouve qu'on obtient un résultat pas mal pour une partie de jeu de rôle. Même si elle manque de détails, une peinture faite maison permet d'avoir des effets de lumière et éventuellement de dessiner les détails qui font défaut.

Si on ajoute un petit socle sympa, on a tout ce qu'il faut pour avoir une figurine avec un peu de cachet à poser devant la porte du prochaine donjon.


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