lundi 25 novembre 2013

Pathfinder - La Nécropole d'Amastris 2

L'enquête dans la nécropole





Amastris est la capitale de Paphlagonie.
Mais la population ne dépassant pas les 7000 âmes, il n'y a bien que dans une une région aussi reculée que la Paphlagonie qu'une telle cité puisse prétendre au titre de capitale provinciale.

De culture Danaenne, la cité ne manque cependant pas de curiosités locales dignes d’intérêt. Parmi celles-ci, on trouve notamment le fait qu'à Amastris, contrairement à l'usage courant au dessus de la mer des nuages, on ne brûle pas les morts : on les enterre dans l'immense nécropole sous la cité.

En effet, la ville est bâtie sur une montagne volante lévitant, selon la tradition locale, grâce à la volonté d'Héra. Et cette montagne a largement été évidée pour que ses entrailles deviennent un lieu de sépulture.

C'était au sein de cette nécropole aussi atypique que sinistre que le groupe de héros était en train de pénétrer.

La première chose à les accueillir fut le système de piège établit par les gardiens du culte d'Hadès et qui protégeait les lieux. Kryxès en fit les frais et, une fois la surprise et la douleur passée,  entreprit de démolir la statue de Cerbère qui avait dissimulé le premier piège dans lequel il était tombé.

-Non Kryxès ! Ne faites pas ça, l'interrompit Phoebé.
-Mais c'est dangereux, répondit le minotaure.
-C'est dangereux, mais Cerbère est une divinité gardienne au service d'Hadès. Nous sommes déjà en train d'enfreindre un interdit en nous aventurant ici, n’aggravons pas notre cas en profanant une effigie.

Leur descente se poursuivit pour les mener dans un dédale de couloirs et d'ossuaires.
Le groupe avançait sur le qui vive, le minotaure ouvrant la marche, suivi de près par Phobé et Damia dont le tigre gardait les arrières. 

La magie noire était en train de se répandre dans les lieux. A plusieurs reprises, le groupe eut à affronter des morts animés par la nécromancie, bien plus puissants que ceux qu'ils avaient rencontrés en ville, sans doute renforcés par les lieux. 

Dans une salle mortuaire, les tombeaux étaient en train de se desceller peu à peu au fur et à mesure que leurs occupants s'animaient. A nouveau, Phœbé dû détourner l'attention de ses compagnons pour invoquer la déesse et renvoyer les morts à leur repos.

Les pièges et les embuscades se succédaient sans que le mystère ne s'éclaircisse. 

-Ce voyage initiatique porte déjà ses fruits, clama Kryxès après un nouvel affrontement.
-Que voulez vous dire, demanda Damia.
-Nous ne cessons pas de nous battre et ces créatures ont failli me blesser à plusieurs reprises, et pourtant je n'ai pas une égratignure et je ne me suis jamais senti aussi bien.

Phœbé, qui était discrètement en train de faire une imposition des mains dans le dos du minotaure, garda le silence.

Au détour d'un couloir, le tigre de Damia se figea.
Le capitaine bastet fit un signe au groupe qui retint son souffle. Maintenant que le tintement des armures s'était tu, on pouvait distinctement entendre les chuchotements étouffés. L'origine des sons était un petit tunnel comblé à la hâte. Comme le passage était trop étroit pour laisser le passage à une créature aussi imposante que Kryxès, les trois héros laissèrent le tigre monter la garde et cherchèrent un autre moyen de parvenir à l'origine des sons.

Après un moment de recherches infructueuses, il leur fallu se rendre à l'évidence : seuls des tunnels tortueux menaient vers la salle d'où provenait cette conversation et seules l'humaine et la bastet allaient pouvoir s'y rendre.

Les deux femmes se faufilèrent dans le passage, laissant donc le minotaure derrière elles. Phoebé n'y voyait que grâce à la lumière de son bouclier qu'elle ne pouvait pas facilement manœuvrer dans le tunnel exigu. Sans doute alertées par la lumière, les voix s'étaient tues.

Phœbé avait laissé sa lance derrière elle et avait dégainé son kopis, plus adapté à l'espace confiné. Quand les créatures se jetèrent sur elle à la sortie du tunnel, elle n'eut pas le temps de se féliciter de son choix. 

Elle avait redressée son bouclier par instinct et reculait pour se plaquer dos au mur et ne pas laisser le nombre la submerger. Ainsi acculée, elle espérait protégeait la bastet derrière elle. Des griffes et des crocs se heurtaient à sa défense et dans l'éclat de la lumière magique, elle put voir ce à quoi elle avait affaire.

-Des goules !

Elle entendit le beuglement féroce de Kryxès en réponse à son cri d'alarme. Derrière elle, entre ses pieds, elle entendit aussi les incantations de Damia. Dans le fond de la grotte naturelle qui servait de théâtre au combat, des formes minérales commencèrent à sortir du mur, comme si la roche avait prit vie. 

Les élémentaires de pierre crées par la magicienne vinrent se joindre au combat et prirent les goules à revers. Mais même ainsi, Phœbé ne voyait comment elle allait pouvoir prendre le dessus sur six goules. Une attaque la toucha au flanc et une autre la manqua de peu.

La situation semblait critique. La douleur irradiait jusqu'à ses côtes., elle était seule ou presque face à six créatures des ténèbres qui étaient sur leur terrain. Elle n'avait aucun espace pour manœuvrer, aucune option de repli ni aucun espoir de recevoir un appui conséquent. Alors que les attaques redoublaient, elle prit la décision de mettre un terme à ses efforts de discrétions : en une nuit de combat, elle en avait suffisamment appris sur ses compagnons de route pour leur faire confiance. 

Elle proclama le nom d'Athéna et ses épithètes et lança un sort de faveur divine. Derrière elle, la magie de la bastet venait s'ajouter à la sienne : elle senti sa force s'accroitre et ses sens s'aiguiser. Le mouvements des goules lui semblèrent alors aussi malhabiles que ceux d'un enfant. 

D'un geste sûr, elle ouvrit sa garde et planta sa lame dans la gorge de la première d'entre elle, avant de retourner son kopis et d'ouvrir les entrailles d'une seconde. Les suivantes tentèrent une riposte mais se heurtèrent au large bouclier. Les élémentaires de pierre poursuivaient méthodiquement leur harcèlement et abattaient les goules qui leur tournaient le dos.

Bientôt, toutes les goules furent à terre sauf une qui se jeta à genoux en mettant une main en l'air et l'autre sur la tête. Phœbé fut surprise de voir un mort vivant faire le signe rituel pour implorer le pardon du victorieux. Elle retint son dernier coup et épargna la goule, mais la garda en respect du bout de sa lame.

-Pitié ! Pitié, cria la goule.
-Je ne te tuerai pas, mais dis moi ce qui se passe dans cette nécropole, et quel maître sers-tu.

Phoebé allait de surprise en surprise. Elle avait reconnu une goule car on lui en avait décrit à de nombreuses reprises, mais elle ne savait pas ces créatures dotées de la parole. Alors que Damia se redressait à son tour et que Kryxès cessait son entreprise démolition du mur qui le séparait de la caverne, la goule commença ses aveux.

-Je sers Hadès Pylartes, le maître des enfers. Moi et mes sœurs, nous gardons cette nécropole contre les intrus et nettoyons les cadavres quand ils arrivent ici. 
-Tu veux dire que c'est toi qui garde le tombeau, demanda Damia.
-Oui, répondit la créature. Et cette grotte est l'endroit où nous trouvons refuge quand le prêtre du temple descend dans la nécropole avec de la compagnie : notre existence doit rester un secret et nous nous cachons des visiteurs car nous ne parlons qu'avec les prêtres de notre dieu. C'est ce que nous avons fais aujourd'hui quand le prêtre a fait visiter la crypte à une femme, mais depuis cette visite, nous n'avons revu personne et les morts se sont mis à se relever ce qui est contraire à la volonté de notre maître.
-J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, dit Phœbé, le prêtre est mort en tentant de défendre la chapelle : nous sommes descendu tenter de calmer la situation. Cette femme, décris la nous.
-Nous ne l'avons pas approchée car telle est la consigne du maître. J'ai juste vu qu'elle était vêtue de noir.

La goule donna de bonnes grâces toutes les explications nécessaires pour atteindre le fond de la nécropole. Damia et Phoebé allaient reprendre le tunnel pour rejoindre Kryxès quand la paladine jeta un dernier regard derrière elle. 

-Je suis désolée pour tes soeurs, dit-elle. Je me suis défendue : je ne savais pas que vous étiez au service du souverain des enfers.

Elle quitta la grotte, laissant la goule seule dans l'obscurité. Derrière elle, elle entendit un bruit de mastication.

A l'issu du tunnel, le minotaure et le tigre ailé attendaient les deux femmes. Ils se réjouirent de les voir ressortirent saines et sauves.
Quand Phœbé se redressa, elle senti le regard de Damia posé sur elle.
La bastet garda le silence et le groupe reprit son chemin dans les ténèbres de la nécropole.



2 commentaires:

  1. Vos têtes quand vous avez appris que les goules avaient, elles, une bonne raison d'être dans la nécropole! Par Bendis, qu'est-ce qu'on rigole!

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  2. J'ai bien fait d'empêcher le minotaure d'abîmer une statue à la con, ça aurait été dommage de rajouter ça au meurtre aveugle des goules au service d'Hadès

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