vendredi 18 octobre 2013

M&M - Scénario 1.2 - L'héritage du sniper

Suite des opérations : les héros ont été recruté par l'INRS, ils ont donc été accueilli dans les locaux de l'Institut, situés rue d'Ulm, dissimulés dans les sous-sols de l'Institut Curie.

La sécurité y est drastique, les contrôles draconiens et les vigiles lourdement armés.

Les personnages ont eu le droit à un tour du propriétaire rondement mené par un homme au look de jeune premier qui se fait appeler Central est qui "s'occupe des tâches administratives pour le compte du Professeur".

Il leur a fait visiter divers endroits de l'Institut tels que :

-Le PC info, où Data, un jeune informaticien un peu crasseux mais manifestement compétent, est en train d'éplucher les données des caméras de la place de la Concorde.

-Le gymnase, où ils reconnaissent le Bombardier qui est en train de tenir un sac de frappe tout en prodiguant des conseils à une femme qui, bien qu'en fauteuil roulant, semble assez athlétique pour asséner au sac des coups violents et appliqués. Les deux s'interrompent pour saluer les PJ : le Bombardier dit que tout le monde l'appelle Marcel, la jeune femme dit qu'elle ne peut pas donner son nom mais qu'on peut l'appeler Mistral; c'est elle qui pilotait l'armure volante la veille.

-Le bureau de Professeur C, mais sans y entrer car "le Professeur est occupé par la situation en cours".

On laisse les personnages prendre leurs marques avant de débuter le scénario à proprement parler.

A cette étape, la seule à vraiment s'approprier les lieux est Morgane qui s'assure que ses deux écuyers, Benoit et Églantine, sont bien installés. L'Institut met à leur disposition le dernier étage, sous l'héliport : Central a ordonné que l'on mette en place une couveuse géante et des militaires en arme gardent les œufs, sous l'oeil mi-curieux, mi-inquiet des deux enfants.

The Ace of Spades demande s'il peut avoir un i-Phone de fonction.


Scénario 1.2

L'héritage du sniper


Le scénario débute deux heures à peine après leurs arrivée à l'Institut.
Toute notre petite équipe de PJ, mais aussi les PNJ de la veille sont réunis dans une salle de brieffing, en présence du Professeur C qui les accueille.

Central a préparé des slides de présentation pour résumer les évènements de la veille et présenter le niveau d'avancement de l'enquête.

Sur le premier slide, on voit la balle qui a été retrouvée rue de Rivoli après qu'elle eut traversé la tête de l'agent que les PJ s’apprêtaient à appréhender.

"-Au début, on a cru à une balle de 7,62mm classique, mais d’après le labo, il s’agit d’une balle de 7,7mm. C’est un calibre inhabituel, sans doute produite artisanalement. La balle est chemisée selon une technique pointue, ce n’est pas un projectile d’amateur. La liste des armes capable de tirer ce calibre est longue et, là encore, assez inhabituelle :"

Slide après slide :
"-mitrailleuses Lewis et Vickers (1ere guerre mondiale)
-mitrailleuses Type 92 japonaises (2nde guerre mondiale)
-Fusil Arisaka de l’armée Impériale Japonaise (1ere et 2nde guerre mondiale)
-Fusils Lee Enfield du Commonwealth (1ere et 2nde guerre mondiale)
-Armes de chasses Remington et autres (munitions et armes toujours en vente, mais pas chemisées métal)"

Le slide suivant présente une image virtuelle de la place de la Concorde. On voit une trajectoire rouge qui part de l’angle de Rivoli et Concorde pour s’élever vers les Champs Elysées.

"-Les balisticiens se cassent la tête mais n’ont pas trouvé d’explication : en calculant la trajectoire de la balle, il aurait fallu que le tireur se trouve un bâtiment d’environ 6 étages à l’angle de la Concorde et des Champs Elysées. Ils penchent donc pour un tireur en vol qui aurait échappé à tout le monde."

C demande leur opinions aux personnes présentes, pour savoir si un tireur volant leur semble une hypothèse crédible.
Attendre l'avis des personnages.

En tout état de cause, Mistral confirme qu'elle même était en vol et qu'elle n'a rien vu.
Si Morgane interroge son dragon, il n'a rien vu non plus, mais il était occupé à cracher du feu sur l'Hôtel de la Marine.

Une fois le tour de table fini, Bombardier, qui commence à trouver le temps long prend la parole et s'esclame.

"-Vos balisticiens sont des blaireaux. Plus cave qu'eux, tu meures !
-Merci pour eux, marmonne Central.
-Un balisticien qui tient la route, on en a un et je vois pas pourquoi on le laisserait au vestiaire !
-Monsieur Couturier est à la retraite !
-Mézigue aussi était à la retraite. Et quand il a fallu aller faire le coup de poing rue de Rivoli, vous avez pas fait la fine bouche !"

C appaise assez efficacement le débat et se range à l'avis de Bombardier.
Elle explique aux PJ qu'un ancien agent de l'Institut, maintenant à la retraite mais qui répondait au nom de code de Calibre, pourrait effectivement être utile à l'enquête vu sa grande affinité avec les armes à feu.

Elle demande donc aux trois personnages de prendre un des monospaces banalisés et l'aller chercher le vieil agent chez lui, dans le quartier du Trocadéro. Bombardier les accompagne, manifestement très content car il vit ses sorties de l'Institut comme des perm' et qu'il apprécie de revoir ses vieux camarades "de la grande époque".

Arrivés à la bonne adresse, le groupe pénètre dans un immeuble haussmannien classique et, guidés par Bombardier,ils frappent à la porte de « Monsieur et Madame Jean Couturier » et c’est Madame Couturier qui vient ouvrir.

Bombardier enlève son chapeau.

-Bonjour Madame, on a du vous prévenir de notre visite.
-Ha ! On m’avait bien dit que les ennuis arrivaient. Entrez Marcel, mon animal ne tient plus en place.

Tout le groupe enfile des patins; la veille dame insiste car elle vient de faire le parquet.
Elle guide tout le groupe et avance lentement, laissant au groupe l’occasion de détailler une décoration poussiéreuse et lourdement chargée.

Partout s’amoncèlent des images d’anciens combattants, des croix de Lorraine, des brevets et des médailles.

Perception DC 15 : Les évocations les plus visibles et les plus récurrents sont les suivantes :
Commando n°4 et 1er bataillon de fusiliers marins.

Un personnage particulièrement doué en histoire militaire peut associer cette terminologie au Commando Kieffer qui débarqua en Normandie le 6 juin 1944.

Bon, dans mon groupe, il n'y en avait pas. IRL, Toussaint en est à son BAC +8 en histoire, mais sa spécialité c'est la Rome Antique : il dit que l'histoire moderne c'est pour les feignants. De plus, personne ne s'est montré particulièrement curieux au point de s'interroger sur le passé militaire de Calibre, pensant sans doute que c'était un élément de décorum. A posteriori, c'est pas plus mal que ça se soit passé comme ça : l'énigme du mur (qui arrive plus tard) leur a semblé plus difficile alors que je la trouvais simpliste.

Le groupe arrive devant Jean Couturier qui est assis dans un grand fauteuil avec un havresac sur les genoux.
Il porte une veste avec une pleine tablette de décorations, un béret vert avec un écusson à gauche (comme les soldats de l'Institut) et il semble fou de joie en voyant arriver le groupe.
Note : l'insigne à gauche sur le béret est une spécificité britannique qu'ont repris les commandos de la France Libre. De nos jours, seuls les commandos marine le portent comme ça par tradition.

Les deux vieux amis tombent dans les bras l'un de l'autre.

"-Jeannot !
-Marcel !
-Alors Second-Maître, on reprend du service ?"

Bras dessus, bras dessous, ils commencent à causer.
Pour le reste du groupe, c’est l’occasion de voir quelques fusils sous verre dans la pièce.

A peine ai-je précisé qu'il y avait des armes sous verre dans la pièce que les PJ ont demandé à s'assurer qu'elles n'avaient pas été utilisées récemment. Quelques jets de détection loupés plus tard, la suspicion était toujours de mise.

Jean Couturier, 89 ans, s'il est solicité, peut raconter son histoire d’ancien combattant de la 2nde guerre mondiale par le menu. Pour créer ce personnage, je me suis inspiré de Jean Couturier, véritable ancien combattant du commando Kieffer, décédé en 2006, engagé volontaire dans la marine à 15 ans, titulaire d'une liste de médailles particulièrement longue a énumérer.
Je fais bifurquer son histoire réelle dans le surnaturel dans l’après guerre, quand il se retrouve à travailler comme tireur de précision pour l’Institut.

Dans sa deuxième carrière, on l’appelait sous le nom de code « Calibre ». Et c'est de cette carrière dont Bombardier et le vétéran sont en train d'évoquer les détails les plus épiques.

Une fois la réunion d'anciens combattants terminée, le groupe a le choix entre :
1- Amener le vétéran à l’institut pour voir la balle.
2- Amener le vétéran place de la Bastille pour qu’il donne son avis

1- Voir la balle.

Pour voir la balle, il faut amener Calibre à l’Institut.
Sur place, il semble jouir d’un grand respect. Tous les militaires se mettent au garde à vous en le croisant puis le saluent chaleureusement en parlant de "l'ancien".
S’il voit la balle, il précise que ce n’est pas du 7,7mm, mais plus précisément une balle de calibre .303 british. Il le sait du premier coup d'oeil parce que c’est ce qu’il utilisait sur son bon vieux Lee Enfield n°4 qu'il avait pendant la guerre.
D’ailleurs, il en a encore un chez lui si ça intéresse les PJ.

Si on a pas besoin de lui, il part au stand de tir parce que c’est là qu’il aime passer son temps.
Là bas, il passe son temps à critiquer les fusils d’assaut modernes, sans âmes et « pas capables de toucher un panzer dans un couloir ».

2-

S’il voit la scène du crime, place de la Concorde, il demande si on a fouillé l’arc de Triomphe et les tours de la Défense, parce que lui, c’est là qu’il se serait mis.

Pour l’enquête sur l’arc de triomphe ou les tours de la Défense, il va falloir le faire soi même ou au moins y participer car ça s’annonce long et compliqué : une journée complète sans pouvoir particulier.

Les personnages décident de mettre la Défense en coupe réglée, mais de façon discrète. Ils sont donc épaulés par des militaires déguisés en techniciens de climatisation. Pendant ce temps, Data visualise un maximum de video de surveillance du quartier en remontant au moment du combat place de la Concorde.

Leur recherche est facilitée par le fait que Toussaint et ses capteurs du XXXIème siècle survolent la zone en montant en croupe sur le dragon de Morgane. En volant ainsi entre les tours, les personnages pourraient provoquer un certain émoi, mais Bouteflammes est invisible tant qu'il ne se bat pas.

Investigation DC 20
Sur la tour First (ex-tour Axa, ex-tour UAP), les personnages finissent par trouver une douille de .303.

La tour First, avec ses 231m, est la plus haute tour de France. Son sommet suit une pente de 45° et c’est en bas de cette pente, dans une rigole d’écoulement des eaux de pluie, qu’on a retrouvé la douille.

Si la douille correspond à la balle, ça veut dire que le projectile a parcouru une distance de 8km avant d'atteindre l'agent 17.
Note : le plus long tir de combat homologué a franchi 2815m, la balle a mis 6 secondes pour atteindre sa cible et cela a eu lieu en Afghanistan en 2012, dans des conditions d’altitudes et de densité de l'air plus favorables que la tour Next battue par les vents.

On peut observer la douille

Investigation DC 25
Elle irradie une lueur verte résiduelle. La personne qui l'a employée devait manifester une forme de pouvoir lui permettant d'augmenter considérablement ses capacités en tir.

Les deux éléments (les 8km et la signature radiologique) sont suspects.
Le seul tireur d’élite méta-humain connu est Calibre lui même, et le soir du crime, il était avec Lucette, son épouse.
Et le seul tireur d’élite connu à tirer avec un Lee Enfield n°4 est aussi Calibre, cf ci-dessus.

Il va donc falloir s’intéresser à son entourage et enquêter.
Alors qu'ils sont encore sur le toit de la tour Next, C contacte les personnages pour savoir où leurs investigation les a mené.
Une fois qu'elle a pris connaissance de leur topo, elle leur explique qu'elle a établi que les pouvoirs des phénomènes R (c'est comme ça qu'elle appelle les pouvoirs surnaturels comme le sien, celui de Bombardier ou celui de Calibre) se transmettaient à leur descendance.
Elle l’a appris en se rendant compte que Jean Couturier avait hérité du talent de tireur d’élite de André Couturier, son propre père vétéran de la 1ere guerre modiale et témoin du phénomène R alors qu’il avait 17 ans en 1918.
Elle fait depuis ficher tous les gens liés par le sang à un phénomène R

Ce constat interpelle Toussaint Sauveterre qui constate que l'évènement qu'il était chargé d’empêcher en 1918 a eu lieu et a eu pour conséquence l'apparition de ces pouvoirs, dont il doit lui même être un lointain héritier.

L’Institut a donc déjà dressé la généalogie de Calibre et de tous les autres "phénomènes R" identifiés.

Lucette Couturier a épousé Calibre en 1949.
Ils ont ensuite emménagé à Paris à cause des obligations professionnelles de Calibre.
Lucette est l’alibi à Calibre et Calibre est l’alibi à Lucette. De toutes façons, ça fait 20 ans qu’ils ne se séparent plus.
Ils ont eu 2 enfants.

Roger Couturier, 60 ans, est retourné vivre à Belfort, berceau de la famille. Il est célibataire et sans enfant, ouvrier et syndicaliste dans l’industrie automobile. Il était à Belfort le soir de l’attaque, mais rien ne peut le prouver.
L’Institut a une fiche très détaillée : on sait qu’il a eu une période de froid avec son père et qu’il a été un sympathisant anarchiste dans sa jeunesse. Il a une licence de chasse.

Isabelle Couturier, 55 ans, habite toujours Paris mais est hospitalisée au service Oncologique de l’Hôpital Saint Joseph où elle lutte contre un cancer depuis plus de cinq ans.
L’Institut a une fiche très détaillée : on sait que ses frais d’hospitalisations son pris en charge par un fond de pension offshore. Elle affirme que c’est sa fille qui règle la note grâce à une bonne mutuelle qu’elle a en travaillant pour une grosse société internationale : Mexant.
Mexant est une société au capital d’origine inconnu et dont le siège est aux Barbades. Il est difficile de savoir si, par le biais de filiale, cette société dispose bel et bien d’une ramification en France, mais on ne trouve pas de société répondant à ce nom sur le territoire.
Isabelle a été championne de France de tir à la carabine en 1974, lors de sa première participation au championnat, mais a abandonné la compétition l’année suivante (hors fiche, Calibre et le Professeur C ont eu une conversation avec elle pour lui dire qu'elle ne pouvait avoir une vie publique basée sur son talent au tir)

Isabelle Couturier a eu une fille, Emilie Couturier, 24 ans, étudiante en architecture (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette). Emilie n’a pas connu son père qui a quitté sa mère quand elle était enfant (c’est ce que sa mère lui a dit).
Elle rend visite à sa mère à l’hôpital tous les jours.
L’Institut a une fiche très détaillée : on sait qu’elle travaille pour payer son studio à la Villette, mais son employeur est une société de livraison inconnue : le SIREN des bulletins de salaire ne correspond qu’à une société qui a déposé le bilan récemment.
L’institut n’a aucune idée de l’identité de son père.

Le groupe peut chercher et enquêter.

Bon, en pratique, mes joueurs se sont directement jetés sur Emilie Couturier : le territoire de Belfort, c'est trop loin, et vérifier qu'Isabelle Couturier a effectivement un cancer, ça peut se déléguer à un PNJ.
"Et de toute façons, Giggle, si il met une fille de 24 ans dans un scénario, c'est forcément un personnage clef." ai-je cru entendre.
nerf.

La réalité à découvrir :
C’est Emilie Couturier qui a tué l’Agent 17.
Elle travaille pour Medusa pour plusieurs raisons, mais la première d’entre elle est que Medusa paye les soins de sa mère.
La deuxième raison est que l’Agent 17 lui a dit qu’en cas de désobéissance, sa mère aurait « un accident ».
Quand l’Agent 17 s’est retrouvé dans une situation mettant Minerva en danger, Black Box a fait un calcul de probabilité et estimé que la liquidation de l’Agent était préférable. Émilie ne s’est pas faite prier et a réussi un tir à une portée de 8km.
Elle a utilisé pour ce faire un Lee Enfield N°4, identique au fusil de son Grand Père : l’Empire Britannique en a produit 17 millions pendant la guerre, ce n’est pas une arme rare et on trouve encore des pièces neuves d’origine. C’est avec cette arme que Calibre lui a appris à tirer dans les années 80, quand elle était enfant et lui jeune retraité.

Comment le groupe l'a découverte :
Ils ont laissé Calibre au stand de tir par peur de sa réaction puis ils sont directement allés chez Emilie Couturier, qui se trouvait dans son studio à ce moment.
Ils ont demandé à Data de la mettre sur écoute et à Mistral de se mettre en vol stationnaire.
Seul Toussaint est allé l'interroger, accompagné du capitaine de corvette Le Bolzec, l'officier commandant les commandos de l'Institut.
Face à Emilie, ils lui ont demandé de façon assez cash où elle était dans la nuit à 02H00 du matin, elle a dit qu'elle dormait.
Et comme ils avaient pas grand chose d'autre à lui demander, ils se sont cassés.

Dès que la porte s'est refermée, la jeune fille a donné un coup de fil à Medusa pour demander quoi faire, mais avec son deuxième téléphone : celui qui n'était pas à son nom.
Emilie reçoit comme consigne de Medusa de ne rien dire et de se débarrasser du téléphone, elle enlève alors la batterie et le jette au vide ordure.

Mistral a pu détecter qu'une communication téléphonique cellulaire était en cours, mais elle fut trop brève pour être interceptée : le signal se coupe brusquement.
C'est suffisamment suspect pour que Toussaint retourne appréhender la jeune fille qui est conduite à l'Institut pour être auditionnée.

Elle finit donc menottée et menée à l'Institut où elle finit dans une salle d'interrogatoire asceptisée munie d'une vitre sans tain.

Cependant, Emilie Couturier a peur pour sa mère, elle est prête à déployer des talents insoupçonnés pour ne pas être découverte.
-Elle dira ne rien savoir sur les événements du soir de l’attaque : elle ne sait pas de quoi on parle.
-Son employeur l’a licenciée récemment : on retrouve trace au registre du commerce et à l’URSAFF de son ancien emploi mais impossible de retrouver la structure réelle qui lui était associée et qui pourrait établir la réalité de celui-ci. Elle dit qu'elle était employée comme coursière et ne sait pas où étaient les locaux de son employeur. Les étudiants décrochent tellement de job miteux qu'elle n'a pas craché sur celui là qui payait bien.
-Si on perquisitionne chez elle, on y trouve aucune arme à feu
-Si on lui demande qui paye les frais médicaux de sa mère, elle dit qu’elle n’en sait rien.

C’est sur ce dernier point que le bat blesse car sa version ne colle pas.
Elle a dit à sa mère Isabelle et à ses grands-parents que c’était une mutuelle qui réglait les frais d’hospitalisation de sa mère.
Mais sur ce point précis, elle ne peut rien prouver et son Grand Père, s’il est mis au courant, va être surpris d’apprendre que le discours qu’elle tient aux enquêteurs de l’institut ne colle pas avec la version qu’il avait.

Néanmoins, elle continue sur sa lancée, expliquant qu’elle ne sait pas qui paye les frais de sa mère et qu’elle a inventé une histoire à sa famille pour que personne ne s’inquiète. L’interrogatoire va durer plusieurs heures, les joueurs peuvent tenter leur chance, mais la gamine tient tête, même face à ses propres contradictions, car la vie de sa mère est en jeu.

En pratique, mes joueurs ont refusé de mettre Calibre au courant de l'interpellation de sa petite fille, de peur qu'il ne pète les plombs et qu'il ne tue tout le monde. Il n'a donc aps pu aller convaincre sa petite fille de devenir raisonnable et de se mettre à table.

Le Professeur C appelle les joueurs pour les consulter : la dernière carte à jouer et de faire fouiller son esprit par Central (on découvre alors qu'il n'est pas simple secrétaire), mais ce n’est pas sans risque.

La discussion se déroule derrière une vitre sans teint, on voit donc Emilie seule, la mine renfrognée, menottée à sa chaise.
C’est à ce moment que, dans une explosion verte, un homme apparaît.

Combat
Fortitude DC 20 pour ne pas être soufflé par l'arrivée spectaculaire de Von Eversmann.

L’alarme de l’Institut retentit.
Visage masqué par des flammes vertes, l’homme dresse un champ de force autour de lui et la glace sans teint vole en éclat.
Il jette un fusil à verrou et une bandoulière à Emilie

"-Si tu veux que ta mère vive, Garde la porte : je dois parler à une vieille amie."

Celle-ci arme le fusil et braque la porte qui vole en éclat alors que des commandos envahissent la pièce. Le premier tombe au sol, son casque volant au dessus de sa tête, les autres reculent.

Situation :
-la glace sans tain a été remplacée par un champ de force énergétique érigé par l’intrus.
-Les commandos essayent d’envahir la zone, mais Emilie les neutralise les uns après les autres avec une précision redoutable.
-Le Professeur C est manifestement occupée a essayer de neutraliser le champ de force
-Central a été mis au sol lors de l’explosion initiale, Data essaye de le relever
-Bombardier, Mistral et Pentacle n’étaient pas là, ils sont en chemin vers la zone de combat.

Que fait le groupe ?

Deux options sont possibles :

-Quitter la pièce où ils sont pour parcourir les couloirs et arriver au niveau de l’entrée de la salle d’interrogatoire = 1 tour à se déplacer avant d’arriver à la hauteur des commandos qui sont abrités de part et d’autres de l'entrée de la salle d'interrogatoire. Régulièrement, une balle tirée par Emilie Couturier vient ricocher dans le couloir et, au bout de 2 ou 3 ricochets, finit sans course dans un des commandos.

-Briser le champ de force : à eux d’imaginer comment, sachant que le champ est configuré en nullify teleportation, justement pour éviter que C fasse une embrouille.

Von Eversmann discute d’un air badin avec le Professeur C, chacun de leurs échanges prend un tour d'action, laissant le temps aux personnages de trouver quelque chose à faire tout en saisissant des éléments de conversation importants pour la campagne.

"-Et bien herr Doctor, nous allons avoir cette réunion d’anciens combattants finalement.
-Vous ne gagnerez pas, et vous le savez.

-Hach, Marie, vous me chagrinez beaucoup.
-Qu’est-ce que vous voulez Eversmann ? Vous n’en avez pas eu assez en 44 ?

-Je ne veux rien d’autre que votre bien. Renoncez à votre résistance obstinée, nous sommes nés pour régner.
-Vous régnerez sur un 6m² dans les geôles de l’Institut, Friedrich, faites-moi confiance.

-Alors je vais devoir avoir recours aux menaces Herr Doctor. Si je vous retrouve en travers de mon chemin, alors votre Institut, vos petits protégés et votre petit pays seront réduits en cendre. Tenez-vous le pour dit."

ça fait donc 4 rounds d'actions à chercher un moyen de pénétrer dans la pièce où se situe Von Eversmann en courrant à droite à gauche entre les balles d'Emilie.

Mes joueurs se sont séparés : Ace of Spades a tenté la téléportation, mais le nullify teleportation l'a empêché de passer.
Toussaint a tirer au blaster dans le plafond pour tenter de passer par dessus. Mais faire un trou dans le plafond pour ensuite faire un trou dans le plancher lui a pris du temps.
Morgane a voulu faire un trajet plus classique, mais s'est alors rendu compte que le champs de force de Von Eversmann ne se limitait pas à la vitre sans tain mais se prolongeait dans le couloir, isolant les personnages de la salle d'interrogatoire.

A la fin de sa tirade, l’intrus pose la main sur Emilie et ils disparaissent dans un flash.
La pièce est en ruine et 4 commandos sont au sol.
Aux joueurs d’enquêter sur l’événement.
Indice 1
Le capitaine Le Bolzec vient au rapport assez vite : Aucun de ses hommes n’est mort. Ils ont en fait tous pris une balle dans le casque ou dans le kevlar après un ricochet. Ça les a sonné d’un coup, mais seul un d’entre eux va devoir rester en observation, les autres sont déjà debout.

Indice 2

Investigation DC 15
« nous sommes nés pour régner » est le slogan de Ironhand, une grande armée des métahumains qui ont ravagés le XXIX et le XXXeme siècles. C'est donc sensé parler à un personnage venu du futur.
Au moment où Toussaint est envoyé dans le passé, l’Ironhand est sur la pente descendante : son leader a été arrêté par la même autorité que lui (l'UCT, l'unité de contrôle temporel), il a été condamné à mort et la sentence est sur le point d’être exécuté. Comment aurait-il put parvenir au XXIème siècle ?

Indice 3
Perception DC 20
Les impacts de balle dans le couloir dessinent un motif : ils sont groupés dans le couloir.

La porte sur la droite du schéma est celle qui donnait sur la salle d'interrogatoire. Émilie a placé ses balles de manière groupée au point qu'elles dessinent le motif d'un "6" sur un dé à jouer.

Certaines ont ensuite ricoché sur les murs ou sur les équipements des commando pour aller frapper le mur en face et dessiner un nouveau "6".

Les derniers impacts sont au fond du couloir et dessinent deux "4" côte à côte.

Emilie a volontairement fait ricocher les balles sur les cloisons, les boucliers, les gilets et les casques pour dessiner ce motif (c'est juste une feature de son pouvoir de ranged damage). Elle sait que la suite des opérations doit se dérouler à Ouistreham et elle tente de le faire savoir à son Grand-Père sans s'opposer ouvertement à celui qui tient sa mère en otage

Aux joueurs de se prendre la tête pour savoir ce que ça veut dire.

De mon côté, ça a donné lieu à une prise de tête épique, les joueurs réfléchissant à une éventuelle correspondance avec l'alphabet. Ils ont aussi pensé à une écriture en Braille.
C'est au bout d'un long moment que Morgane s'est exclamé "ça pourrait être une date, il s'est passé quelque chose le 6/6/44 ?"

S'ils n'y étaient pas parvenu, Calibre aurait tout à fait pu reconnaitre la date du Débarquement en Normandie à leur place (et j'aurais tapé sur Toussaint qui en est à sa thèse d'histoire dans la vraie vie). En l’occurrence, pour lui et pour le reste du commando Kieffer, le débarquement à eu lieu à Ouistreham, juste à l'ouest du "Pegasus Bridge"

A partir de là, plusieurs options se présentent :

-Emilie Couturier semble être une alliée : en posant la question à Calibre ou en réfléchissant deux secondes, on peut en déduire qu’on exerce peut-être des pressions sur elle pour la faire travailler pour le camp d‘en face

-les héros peuvent décider de se ruer à l’hôpital où réside sa mère pour la mettre à l’abri ou décharger cette tache à C, à Calibre et au commando Kieffer.

-Les indices laissés par Emilie conduisent à Oustreham – si cette voie est considérée comme prioritaire alors quand ils remontent ces informations au Professeur C, elle les reconvoque en briefing room.

J'avais prévu le cas de figure où les PJ se ruaient sur l'hôpital auquel cas une nouvel copie de l'agent 17 (qui est cloné ne série par Medusa) les aurait attendu. Ils auraient sauvé Isabelle Couturier grâce à une intervention de Calibre et son bon vieux Lee Enfield n°4.
Ils ont décidé de donner le priorité à la piste de Ouistreham, j'ai donc enchainer avec le texte suivant et le scénario 1.3.

En Briefing Room, elle leur tient le discours suivants avant de les lancer sur la route de Ouistreham.

Friedrich Von Eversmann a été identifié la première fois le 20 juillet 1918 au sud de Château-Thierry, alors que la seconde bataille de la Marne battait son plein.

Il est apparu vers 23H au niveau d’une unité médicale mobile, en arrière des lignes de front. Selon les témoins sur place, il est apparu au cœur d’une sphère de lumière, au dessus même de l’unité de radiologie.

Les unités de radiologie de l’époque disposaient de petites quantités de matières radioactives, et celle là en particulier contenait une dose de radium à titre expérimental.
La résultante à été le déclenchement d’une vague d’énergie qui a été ressentie sur un rayon de 5 km, jusqu’aux lignes allemandes. On a désigné cet événement sous le nom « Accident R ».

L’hypothèse la plus fréquemment retenue par les experts ayant étudié le phénomène est que la sphère de Von Eversmann a provoqué une réaction de type inconnue.
On sait aussi que la structure génétique des personnes les plus proches de l’accident R a été altérée et que cette altération s’est manifestée par des pouvoirs chez certains d’entre eux, d’où leur désignation par le phénomène R.

Événement notable : suite au souffle de l’accident, toutes les personnes présentes sur la scène ont été plus ou moins commotionnées, à l’exception d’Eversmann lui même, qui a fouillé les décombre de l’unité de radiologie avant de disparaître par téléportation.
Mon interprétation a toujours été que le coup avait été prémédité.
La suite ne vous est peut être pas inconnue. Les victimes de l’accident R ont eu une descendance et nous nous sommes aperçus que leurs pouvoirs se transmettaient parfois, donnant lieu à des phénomènes R de deuxième génération comme Calibre que vous connaissez maintenant. Emilie Couturier est donc un Phénomène R de quatrième génération, c’est aussi le cas de Central.

On a perdu la trace d’Eversmann par la suite, et ses buts et objectifs ont toujours été difficiles à saisir. On l’a retrouvé au sein de l’appareil Nazi au cours de la seconde guerre mondiale. Il s’est notamment occupé de mettre la main sur l’ensemble des moyens de contrôle surnaturel de notre pays, détournant les lignes Leys au profit de projet occultes du troisième Reich.

Il les a notamment exploités pour confiner en stase les phénomènes R français les plus puissants de l’époque. C’était notamment le cas du Casino de Ouistreham qui masquait un ancien site magique convertit en prison pour méta humains. C’est pour cela que l’unité méta-humaine au service de la France libre a débarqué là le 6 juin.

La grande tendance de fond de cet homme reste néanmoins de contrôler un aréopage de phénomène R, manifestement dans un objectif de domination territoriale. Du fait de sa longévité, ses plans se déroulent sur plusieurs décennies et j’ai peur que nous soyons arrivés à une période d’activité de sa part.

Il a tenté d’assassiner le président le mois dernier et son lien avec Emilie Couturier le mêle de prêt ou de loin à l’affaire de la Place de la Concorde.
Nous ne pouvons pas laisser passer la moindre chance : si les traces laissées par Emilie Couturier veulent dire quelque chose, alors elles nous mènent à ce qui s’est passé le 6 juin 44 et il se trouve que nous savons très exactement où se trouvait Eversmann ce jour là : il inspectait les mesures de confinement des sous-terrains magiques du Casino de Ouistreham. Son affrontement avec Monsieur K, le chef de l’Institut de l’époque est le premier affrontement majeur entre phénomènes R.

Je dois rester ici par mesure de protection de la capitale, l’équipe A (Mistral, Pentagramme, Bombardier et moi) restera donc ici avec moi au cas où notre idée ne serait pas la bonne. 
L’équipe B prend l’air dans l’heure, vous prenez le commando Kieffer avec vous, je pense que vous allez avoir des hommes gonflés à bloc avec vous.

Data restera en ligne avec vous en continu et la base aérienne 105 d’Evreux est en alerte.
Vous devez vous rendre au casino du Riva Bella et vous assurer que rien ne s’y trame. SI vous rencontrez une opposition, vous avez le droit d’employer la force. Concernant Emilie Couturier, gardez en tête qu’il est possible qu’elle cherche à changer de bord.

Des questions ?


Avec ce discours, une bonne partie du motif de la campagne est posé : une super organisation dirigée par un maboul surpuissant venu du futur et qui a décidé que le changement, ça allait effectivement être maintenant.

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