Puisque vous insistez (si, si, j'ai vu quelqu'un insister au fond de la pièce), je vais poser ici les scénarios de ma campagne de Mutants & Masterminds.
Pourquoi ?
Et bien parce que j'ai écouté mon côté narcissique grandiose et il m'a dit : "vas-y coco, cela permettra aux cohortes inombrables de MJ de ce jeu hyper répandu de s'inspirer de ton oeuvre".
Et puis j'ai écouté mon côté ironique désabusé et il m'a dit : "si tes joueurs lisent ça, ils finiront peut être par se rappeler du contexte de la campagne au lieu de toujours foncer comme des gros bourrins".
Au final, mes multiples personnalités et moi-même, nous nous sommes mis d'accord pour poster les scénarios depuis le début, en y mettant parfois ce que les joueurs ont fait. Et aussi parfois ce qu'on avait prévu qu'ils fassent.
Scénario 0
Prologue
Il s'agit en fait d'une scène à lire pour mettre dans l'ambiance de la campagne. On peut par exemple la lire juste avant de commencer la création de personnages.
23H00 - Paris - Palais de l’Elysée.
Les bureaux sont encore allumés
mais les barrières sont fermées. Aussi tard dans la nuit, seuls les
collaborateurs les plus proches de la Présidence et le personnel essentiel passent
les points de contrôle du bâtiment.
A cette heure tardive, les
gardes républicains ne montent plus la garde devant les grilles d’honneur mais
les gendarmes veillent encore à la sécurité des lieux.
En tout, ce sont 350
militaires qui assurent la sécurité du bâtiment, auxquels on peut associer les
forces de police de la Place Beauvau.
Au PC sécurité, les écrans
vidéos permettent d’avoir un visuel sur les approches et l’intérieur du Palais.
Mais, chose inhabituelle, les
écrans sont éteints.
Et les écrans sont éteints
parce que la commande la console de sécurité est désactivée.
La procédure de sécurité indique
que le responsable du PC sécurité doit tenter de le réactiver ou, à défaut,
prévenir le Commandement militaire du palais de l’Elysée.
Mais comme le responsable du
PC sécurité gît dans son sang, la console reste éteinte et le commandement
militaire reste ignorant du fait qu’un intrus s’est introduit à l’étage du
palais et se dirige calmement vers le Salon Doré où se situe le bureau du
Président.
Mais trois salles précèdent
l’entrée au salon doré : le salon vert, qui sert de salle de réunion et
deux antichambres.
Un sous-officier de la garde
républicaine se tient devant la première antichambre et fait face à l’escalier
Murat.
Il meurt sans un bruit, sans
même voir ce qui l’a atteint.
En enfilade de l’entrée de
l’antichambre se trouve un couloir menant à l’aile est.
Et au moment où le garde
meurt, deux autres gardes républicains passent le coin de ce couloir et
aperçoivent leur collègue tomber.
C’est donc à 23H07 que les
premiers coups de feu retentissent.
Les gardes républicains vident
leurs chargeurs sur l’intrus.
A l’intérieur de
l’antichambre, les policiers du SPHP (Service de Protection des Hautes
Personnalités) verrouillent toutes les portes et sortent les pistolets
mitrailleurs dissimulés dans la pièce.
En un clin d’œil, le haut de
l’escalier Murat est un nuage de plomb, de fumées et d’échardes de boiseries.
D’autres hommes du SPHP,
accompagnés de deux aides de camp de la Présidence, entrent dans le salon doré.
« Il faut aller au PC Jupiter, veuillez nous suivre Monsieur le
Président »
Un des gardes ouvre une des
portes de l’arrière du salon et s’engage dans un couloir qui file vers l’aile
est.
Mais il ne va pas plus loin et
s’effondre dans une gerbe de sang.
Et l’intrus pénètre dans le
salon : il est auréolé de flammes vertes et tend les mains devant lui pour
tuer.
L’orage se déchaine contre lui,
le grand bureau est renversé sur le côté et le président abrité derrière.
L’aide de camp porteur de la mallette
nucléaire le rejoint et appuie sur un bouton situé sur un bracelet
électronique.
Une femme apparaît dans une explosion
d’étincelles vertes et de balles de 9 mm.
Elle étend les mains et le
salon doré se retrouve scindé en deux par un mur d’énergie solide.
Les tirs cessent et le calme
revient.
«- Après toutes ces années, quel plaisir de vous revoir Her
Doctor.
-Vous ?
-Hélas, je n’ai pas le temps de participer à une réunion d’anciens
combattants ce soir. »
L’intrus disparaît dans une
explosion dont le souffle butte contre le mur d’énergie. Le silence s’installe
avant que les exclamations des renforts ne finissent par se faire entendre.
Les gardes du corps relèvent
le Président un peu sonné et le soulèvent presque du sol pour l’évacuer. La
femme interrompt le cortège
« Monsieur le Président ? Puis-je vous suggérer de reconsidérer
ma demande budgétaire ? »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire